« Pourquoi? » répéta Chaubard, dans sa
dernière lueur de conscience.
L’individu chuchota : « Je pourrais vous
répondre que c’est parce que vous êtes vulgaire et parfaitement antipathique,
mais ce ne serait pas exact. C’est surtout parce que vous vous appelez
Chaubard, et qu’à ce titre vous devez être trouvé mort sur le pont des Arts à
cinq heures du matin. »
— René
Reouven, Souvenez-vous de
Monte-Cristo
César Brunel veut
devenir riche, et pour cela il lui suffit d'hériter de son oncle Charles. La
fortune de l’oncle Charles était gagné avec des trucs éhontés. La mère de César
(et, par conséquence, César lui-même) avait été victime d’une escroquerie…
Alors les relations entre oncle et neveu ne sont pas les meilleurs… La solution
logique pour César est d’assassiner son oncle, mais comment le faire sans
devenir un suspect ?
La solution
arrive sous forme de la chronique Mémoires
tirés des archives de la police pour server à la moral et à la justice de
Jacques Peuchet (1838). Un des anecdotes racontés dans cette chronique servait
comme l’inspiration d’Alexandre Dumas pour le livre Le Comte du Monte-Cristo. Un homme, François Picaud, était dénoncé
par des faux amis comme un espion anglais. Leur mobile : Picaud était
fiancé de la belle Marguerite Figoroux. Quand il était en prison, Picaud a
connu l’abbé Farina, et après sa libération en 1814, on sait rien sur Picaud
avant son retour à Paris en 1815. Il est retourné fabuleusement riche et il a
commencé de se venger sur ses faux amis—il a réussi de tuer plusieurs entre eux.
Leurs noms étaient : Chaubard, Solari, Allut… et Loupian !
Dans le monde
contemporain, César trouve une belle opportunité. Il commence des meurtres à
série, rejouant les meurtres de la chronique de Peuchet. Il laisse des notes près
des corps, qui lisent : « Souvenez-vous de Monte-Cristo ». Les
notes formeront une distraction parfaite.
Les limiers seront occupés, cherchant un lien entre les victimes avec l’idée d’un
mobile de vengeance… et quand le temps sera correct, César leur donnera le lien
véritable. Il tuera son oncle, héritera la fortune, et il aura un alibi
psychologique parfait.
René Reouven est
un auteur excellent, et Souvenez-vous de
Monte-Cristo est un bon livre—on ne gaspille pas notre temps en le lisant !
C’est dommage, mais il y a un problème avec le texte. La fin du livre est
facilement anticipé— je l’attendais dès la fin de la première partie. L’exécution est excellente quand même,
mais on le peut facilement deviner. C’est plus ou moins à cause de ce problème
que Souvenez-vous de Monte Cristo est
simplement un bon livre, et non pas
un chef d’œuvre.
Mais quand même,
ce n’est qu’un problème mineur. Le livre est très agréable. C’est un jeu entre
un meurtrier et les détectives— on veut savoir si César va gagner cette partie,
ou si le commissaire de police triomphera. Les scènes finales avec le
commissaire sont excellentes— le commissaire donne une explication des évènements
à César, qui est étonné par ses révélations. C’est comme une émission de « Columbo » complètement à l’envers— on
sait plus à propos les évènements que le meurtrier lui-même, et on veut voir s’il
se trompera devant le commissaire de police.
Et bien sûr, on
peut voir que Reouven aime le roman policier. Plusieurs fois, César parle de
ces romans. Il déteste les critiques qui ne veulent pas lire un tel roman s’il
n’y a aucun « message ». Par contre, il adore Agatha Christie et
Stanislas-André Steeman. Après tout, ces auteur l’ont influencé, Christie avec
ses Dix petits nègres et Steeman avec
son L’assassin habite le 21…
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